Une baisse des taux de crédit immobilier amorcée durant les vacances
En juillet dernier, nous étions surpris de constater que les taux avaient battu le record historique de l’automne 2016.
Alors, l’IFOP avait publié son dernier baromètre consacré au moral des Français qui, pour 61 %, considéraient que la période était propice pour réaliser un achat immobilier, et ce, notamment en raison des niveaux très attractifs des taux de crédit immobilier.
Des 1,43 % brut hors assurance en moyenne sur vingt ans au mois d’août, comme le publiait l’Observatoire Crédit Logement/CSA, nous sommes aujourd’hui passé à des taux avoisinant les 1,19 % !
Les explications à cette nouvelle baisse des taux immobiliers
Depuis un an, chaque mois nous assistons à l’érosion lente, mais constante des taux de crédit immobilier : environ 1 point de base chaque mois.
Dans le même temps, les durées des prêts bancaires ont été allongées de 5 mois depuis janvier 2018. Comment expliquer ces baisses ?
Une érosion du vivier client
Malgré les baisses, force est de constater qu’il y a une vraie baisse de l’activité de production de crédits, en raison de l’atonie de la demande qui s’est accentuée en août.
Cet immobilisme s’explique principalement par la cherté de l’immobilier avec des prix qui n’ont de cesse de progresser, notamment dans les grandes villes.
Bordeaux et Lyon, par exemple, illustrent bien la baisse du pouvoir d’achat des Français en ce domaine, avec une perte respective de 12,95 m2 et de 7,42 m2 en juin 2018 par rapport à juin 2017.
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Un secteur soutenu par les taux bas
Dans ce contexte, les banques sont en retard sur leurs objectifs.
Elles procèdent donc à une grande braderie qui touche à la fois la durée des emprunts, mais aussi les taux de crédit immobilier, et ce, en vue de conquérir une nouvelle clientèle.
Au final, ces rabais permettent surtout de soutenir l’activité du marché.
Ainsi, avant les vacances d’été, le courtier Vousfinancer indiquait qu’un couple de primo-accédants nantais de 35 ans avec 5 500 € de revenus mensuels et 60 % d’apport avait décroché un prêt sur quinze ans à 0,68 % hors assurance, quand la moyenne, pour cette durée, monte généralement à 1,40 % !
Autre cas, à Lorient, un couple gagnant 3 000 € par mois a obtenu un taux de crédit immobilier à 0,98 hors assurance pour un crédit sur quinze ans.
Des décotes à valeur de placement
Pour les banques et autres organismes prêteurs, ces décotes relèvent de l’investissement.
En effet, elles n’ont d’autres buts que d’obtenir des retours sur investissements grâce aux contreparties obtenues auprès de leurs nouveaux clients : domiciliation des salaires, assurances ou épargne résiduelle.
Leurs marges commerciales globales ne sont donc pas affectées par les rabais sur les taux de crédit immobilier.
Ainsi, non seulement, les tarifs très attractifs de ces derniers permettent aux établissements de prêt de développer leurs portefeuilles clients, mais aussi de consolider leurs fonds propres.
En effet, des taux très bas permettent à leur clientèle existante d’optimiser leur budget en renégociant leur taux sans changer de banque.
Des taux immobiliers imbattables pour les meilleurs dossiers
Si la baisse des taux de crédit immobilier est générale et peut concerner la plupart des acheteurs, ce sont les meilleurs profils qui raflent la mise.
« Les établissements prêteurs accordent de fortes réductions aux meilleurs profils ou aux jeunes à bon potentiel professionnel », rappelle Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.
« Elles sont plusieurs à avoir lancé des opérations spéciales valables tout l’été avec des taux cassés.
On voit ainsi des crédits accordés à moins de 1,30 % sur 20 ans. » Pour les meilleurs dossiers, le 20 ans hors assurance peut démarrer à 1,20 %, voire à 1,12 % !
Les indicateurs à suivre en matière de taux immobiliers
Vous n’avez pas encore trouvé votre bien ? Suivez les trois indicateurs qui peuvent vous aider à anticiper une hausse des taux de crédit immobilier.
Cependant, cette lecture peut être faussée par les stratégies commerciales des banques qui baissent excessivement leurs marges afin de remplir leurs objectifs.
L’inflation
Mécaniquement, si elle augmente, les taux augmentent. Mais, toute règle a ses exceptions.
En effet, si actuellement elle augmente en France, +2,3 %, ce n’est pas l’inflation créatrice de valeur que nous attendons.
En effet, l’inflation actuelle n’est pas le signe d’une amélioration de l’économie, car elle provient essentiellement des hausses de l’énergie.
Elle ne tire donc pas les salaires à la hausse, ce qui explique l’atonie du marché immobilier, dont les prix augmentent.
Le taux directeur de la Banque centrale européenne
Il est actuellement fixé à 0 % jusqu’à l’été 2019 et aussi longtemps que nécessaire : une bouffée d’oxygène qui permet aux taux de crédit immobilier de rester à des niveaux particulièrement intéressants pour plusieurs mois encore.
Les Obligations assimilables du Trésor à dix ans
Les OAT servent de base de calcul aux banques pour fixer les tarifs de leurs crédits immobiliers.
Généralement, le taux moyen des crédits immobiliers est supérieur à celui des OAT de 0,80 à 1 %.