La France est un pays où l’épargne est forte et le taux d’endettement des ménages (même s’il a progressé ces dernières années) est sensiblement moins élevé que celui des ménages de la zone euro, du Royaume Uni ou des Etats Unis. Pourtant en France comme ailleurs, le nombre de ménages surendettés est élevé. Le nombre de dossiers déposés devant les commissions de surendettement est en hausse constante.
Comment sortir de la spirale infernale du surendettement ?
Qu'est ce qu'un ménage surendetté ?
Dans un premier temps, il ne faut pas confondre surendettement et recouvrement amiable : Le surendettement est lorsqu'une personne ne peut plus faire face à ses charges courantes (loyer, crédits, facture EDF, GDF, téléphonies etc.). Tandis que le recouvrement amiable est la situation dans laquelle un créancier utilise divers moyens mis à sa disposition pour récupérer une dette qui lui est due.
Les ménages surendettés sont les personnes qui s'adressent aux commissions de surendettement mises en place par la Banque de France. Ce sont des ménages qui, présentant un niveau d'endettement manifestement excessif au regard de leur capacité de remboursement, peuvent accéder aux procédures légales de traitement du surendettement.
Le nombre de ménages ayant bénéficié ou étant sur le point de bénéficier d'une mesure destinée à remédier à leur état de surendettement peut être évalué à environ 181 123 en 2017.
Quel est le profil du surendetté ?
Le surendettement a largement changé de nature. Au début des années 1990, c'était souvent un phénomène lié à un excès de crédits, un surendettement actif, une attitude de cigale.
Ce n'est plus majoritairement le cas aujourd'hui. 75 % des surendettés se trouvent dans cette situation en raison d'un accident de la vie : perte d'emploi, séparation, maladie.
Les deux tiers vivent seuls (célibataires, veufs ou divorcés). Plus de 80 % des surendettés ont des revenus inférieurs à 2 000 € par mois. Ils sont locataires en très grande majorité. La part des personnes âgées (plus de 55 ans) dans les dossiers de surendettement a largement progressé ces 10 dernières années.
La perte d'emploi demeure le facteur dominant (un tiers) des situations de surendettement, à côté du divorce, de la séparation ou du décès du conjoint.
Ce qui est constant dans les profils des surendettés, c'est l'importance de l'endettement bancaire (82 %) mais surtout des crédits renouvelables ceux-ci figurent dans trois quarts des crédits dénombrés dans les dossiers. Il convient d'être prudent avant de signer un crédit.
Nos conseils pour ne pas tomber dans une situation de surendettement
N'attendez pas qu'il soit trop tard pour agir
Sur le plan individuel, des précautions de base peuvent être prises. Lorsque vous empruntez pour l'achat de votre maison, votre conseiller bancaire vous pose quelques questions dont une en particulier : « Avez vous d'autres crédit en cours ? ».
Si vos charges dépassent le seuil de 33% d'endettement, votre banquier n'acceptera pas de vous prêter à nouveau de l'argent.
Avant de souscrire un crédit, que ce soit un crédit à la consommation ou un prêt immobilier, calculez vous-même ce ratio et renoncez à souscrire un nouvel emprunt si votre taux d'endettement dépasse 30% de vos revenus.
Aujourd'hui une personne sur deux déclarent s'en sortir avec un taux d'endettement supérieur à 33%.
Oui, mais n'oublions que la moitié des ménages ayant un taux supérieur à un tiers de ses revenus n'y arrive pas !
Attention aussi lorsque vous recourez au crédit renouvelable d'une façon importante et régulière.
C'est un crédit coûteux et l'expérience montre que cette situation est fréquente parmi les personnes surendettées.
Des crédits renouvelables sont recensés dans plus des trois quarts des dossiers traités par les commissions de surendettement.
Alerte également, et pour les mêmes raisons, lorsque votre endettement vous sert de façon croissante à couvrir vos dépenses courantes.
Enfin, attention quand vous constatez que vous pouvez de moins en moins régler vos dépenses contraintes.
Si vous demandez des délais à votre propriétaire et à EDF, si vous prenez des crédits pour faire face à vos dépenses courantes, vous êtes déjà en difficulté.
Dans toutes ces situations, il faut d'urgence rouvrir le dossier budget, refaire le point des dépenses et réagir avant qu'il ne soit trop tard.
Évidemment, ce ne sont pas toujours vos excès de consommation qui explique vos difficultés.
Dans ce cas, n'hésitez pas à solliciter des conseils et des aides auprès des institutions sociales, des associations familiales et de consommateurs, et même auprès des établissements financiers qui ont consenti les prêts.
Prenez rendez vous avec votre banquier
Depuis quelques années, la relation entre une personne et son conseiller bancaire s'est substituée à un traitement automatisé des dossiers, sur la base de scorings.
Cette notation permet d'accroître l'efficacité de l'évaluation du risque mais ils ont aussi éloigner les populations de leur banque en réduisant au minimum les échanges.
En revanche, ces situations sont aussi mal perçues : mal orienté, les personnes confrontées à l'urgence font des choix qui leur nuisent.
Elles ne souhaitent pas prendre rendez vous avec leur banquier lorsque la situation se dégrade, de peur de se voir retirer leur carte de crédit.
Mais d'un autre côté, des pratiques bancaires différentes et des accompagnements financiers au cas par cas pour les clients en situation financière fragilisées ont été mises en place par un nombre croissant de banques et d'établissements financiers spécialisés dans le crédit à la consommation.
N’hésitez pas si nécessaire à y avoir recours.